A qui profite le tourisme ?

Article mis à jour le 7 novembre 2017
A Amsterdam où l’on constate une urgence largement dépassée face à l’invasion destructrice du tourisme de masse, on résume la situation en disant :« Il n’est pas midi moins cinq (11h55) : il est midi cinq (12h05) ».

Un récent article intitulé « A qui profite le Tourisme ? » et sous-titré « Foutez le camp avec vos petites valises de merde » est paru dans le journal « De Groene Amsterdamer »* : Wie profiteert er van het toerisme? Oprollen die rotkoffertjes.

Ce texte analyse pourquoi l’idée que la ville tire des avantages du boom des visiteurs n’est qu’un mythe.
En réalité le tourisme coûte davantage à Amsterdam qu’il ne lui rapporte. Continuer la lecture

Publié dans Actualités | Marqué avec | Un commentaire

Conférence Nationale de la Vie Nocturne - Une nuit citoyenne et responsable

Les 14 et 15 septembre s'est tenu la Conférence nationale de la vie nocturne à la Cité de la Mode, à Paris. Plusieurs membres des Réseaux "Vivre Paris!" et "Vivre la Ville!" y ont assisté.
Notre compte-rendu de la table ronde "Une nuit citoyenne et responsable".

Intervenants : Nicolas Prisse, président de la MILDECA, Delphine Clerc, directrice adjointe du sce Sécurité Tranquillité Publique de la ville de Besançon, Lilian Babé, directeur de Soléa, Laurence Comminette, responsable de la Communication à la ville de Liège, Chris Blache, association Genre et Ville, Stéphane Bribard, élu du 10e arrondissement de Paris en charge de la sécurité et de la prévention, un représentant de la mairie de Lyon (élu ?) chargé de la sécurité publique.

N. Prisse (médecin de santé publique) présente la Mildeca – Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites Addictives -, petite commission interministérielle de 30 personnes directement rattachée au Premier ministre (à l’origine, notamment, de la salle de consommation à moindre risque du 10e, installée en collaboration avec Stéph. Brimard de la mairie du 10e). Se dit pour des méthodes « iconoclastes », travaille ainsi sur l’urbanisation et l’aménagement du territoire, sans faire de discours moral, parle de lois protectrices, pas bêtement répressives. Prépare actuellement un nouveau plan gouvernemental qui doit entrer en vigueur en 2018 pour lutter contre drogue, tabac, alcool (binge drinking). Est très demandeur d’informations, encourage l’assemblée à lui faire remonter toute info sur actions menées ici ou là. Travaille avec l’EFUS, s’appuie beaucoup sur ses études.

La ville de Besançon a chargé Lilian Babé du CSAPA (Centre de Soins d’Accompagnement et de Prévention des Addictions) SOLEA, d’une mission de réduction des risques en milieu festif, axe essentiel de sa politique concernant la vie nocturne. Besançon compte un nombre important d’étudiants mais attire également de nombreux jeunes (non étudiants) des alentours, notamment de Pontarlier. Les actions menées sont classiques (information, médiation, chartes) et concernent toutes les parties prenantes, la tranquillité publique est prise en compte. L. Babé insiste toutefois sur l’organisation de fêtes sans alcool, à la fois démonstratives et incitatives, qui rencontrent un réel succès (projet « La fête à Besac, - d’alcool c + cool »).

Laurence Comminette, de la mairie de Liège expose le cas du « Carré », quartier hyper festif/estudiantin. En Belgique, il n’y a pas d’heure imposée de fermeture des bars, mais le bourgmestre, qui jouit de pouvoirs de police équivalents à nos préfets, peut fixer un couvre-feu… ce que celui de Liège a tenté de faire en 2013 pour ramener l’ordre dans le Carré où les beuveries et incivilités étaient allées jusqu’à l’agression d’une escouade de policiers en intervention, finalement obligés de rebrousser chemin. Devant le tollé suscité par la décision (extinction des feux à 2 h. du matin), la mairie est revenue sur la décision et a privilégié la communication (« la communication est la clé des choses »), l’information, le porte à porte des bars et… une forte présence policière. « En Belgique, la police est là pour protéger. » L. Comminette souligne combien elle est étonnée, en France, de constater l’absence de policiers. La démarche de la mairie a été couronnée de succès, l’ordre a été rétabli. L. Comminette précise toutefois que deux caractéristiques distinguent le Carré d’autres lieux festifs d’autres grandes villes : d’une part il n’y a pas de riverains, d’autre part quasiment tous les Liégeois ont un fort lien affectif avec ce quartier et ont soutenu l’action de la mairie. Pour autant, à Liège aussi il y a d’importants problèmes de riverains, difficiles à régler, en particulier dans les nouveaux quartiers piétonniers, la mairie n’ayant pas le pouvoir de restreindre l’implantation des bars. Aujourd’hui, elle cherche de nouveaux moyens d’action, de nouvelles idées de communication positives.
(Stéph. Bribard du 10e ayant l’air de dire qu’il n’y a en France aucune restriction d’implantation et un représentant de la mairie de Marseille, dans l’auditoire, approuvant, j’interviens pour rappeler la règle parisienne des 75m, certes rarement respectée ou détournée et là, la mémoire revient à tout le monde.)

Chris Blache de l’association Genre et Ville, expose les problèmes rencontrés par les femmes, la nuit, dans les villes, et présente des idées de dispositifs lumineux simples qui transforment l’environnement urbain.

Stéphane Bribard, du 10e, présente l’arrondissement, rappelle son évolution récente et explique le fonctionnement des commissions de régulation des débits de boisson. Ses mots, ses explications recouvrent assez précisément ce que les riverains sont las d'entendre : ceux qui veulent dormir sont aussi ceux qui font la fête ailleurs, les riverains ont choisi le 10e pour son caractère festif, les Pierrots et culture bar-bars sont de super outils de médiation, c’est bien que le commerce n’ait pas disparu du 10e, que des bars aient remplacé la mono activité du commerce de gros chinois, les riverains ne sont pas conviés à participer aux commissions de régulation parce que ce ne sont des instances de médiation, etc.
Nous avons pu ensuite échanger assez longuement avec lui, notamment sur les commissions de régulation des débits de boisson où la présence d’un représentant des riverains garantit une indispensable transparence. Peut-être avons-nous été entendus.

Le représentant de la mairie de Lyon expose les problèmes de nuisances diverses apparus à la suite de la piétonisation des quais. La ville a adopté une solution radicale : à 3h00 (ou 2h00 ?) l’éclairage élaboré et subtil devient très fort, dispositif simplissime et peu onéreux doublé par un renforcement des patrouilles de police. Résultat : la délinquance a été instantanément divisée par 3.

Interrogé sur la mise en œuvre d’un tel dispositif pour le canal Saint-Martin, Stéph. Bribard répond qu’il n’y a pas de délinquance sur le canal. Je précise que c’est au calme des riverains que je pensais. Là, il n’a pas grand chose à proposer comme dispositifs et de toute façon, cet été, ça n’a pas été trop dur parce qu’il n’a pas fait beau. De plus, beaucoup de gens sont allés sur les rives de Seine. D’ailleurs, les lieux, c’est souvent une affaire de mode et un jour le canal ne sera plus à la mode.

Table ronde très intéressante, autant pour ce qui s’est dit et comment que pour ce qui ne s’est pas dit. Une bonne trentaine de participants, pour l’essentiel, des membres de collectivités locales, et au moins deux journalistes.

Publié dans Actualités | Marqué avec , | 2 commentaires

Conférence nationale de la vie nocturne - Co-construire une politique de la vie nocturne, entre fantasmes et réalités

Les 14 et 15 septembre s'est tenu la Conférence nationale de la vie nocturne à la Cité de la Mode, à Paris. Plusieurs membres des Réseaux "Vivre Paris!" et "Vivre la Ville!" y ont assisté.
Notre compte-rendu de la table ronde « Co-construire une politique de la vie nocturne, entre fantasmes et réalités ».

La table ronde réunissait un représentant de la Préfecture de Police de Paris, des élus de différentes villes d’Europe (Londres, Rotterdam, Nantes, Bordeaux), deux représentants des riverains appelant au développement de la vie nocturne (Zurich et Nantes), un membre du Réseau « Vivre la Ville ! » médecin des hôpitaux, un représentant de l’UMIH-SNEG, le chargé de mission du conseil de la nuit de Paris étant chargé de présenter les résultats d’une enquête faite par l’EFUS sur les pratiques de régulation de la nuit dans différents villes d’Europe. Continuer la lecture

Publié dans Actualités | Marqué avec , | Un commentaire

Communiqué de presse d'associations néo-calédoniennes

L'Association des Résidents de la Baie Des Citrons et de Ensemble Pour La Planète, membres du Réseau "Vivre la Ville!", combattent les nuisances sonores depuis des années. Elles ont saisi la cour administrative d'appel de Paris pour contester la décision du Tribunal Administratif de Nouméa qui a rejeté leur requête tendant à la prescription des mesures nécessaires à l'entière exécution du jugement du 17 mars 2016 qui imposait aux collectivités de légiférer contre le bruit dans un délai de 6 mois.
Devant l'impossibilité de communiquer avec les politiques locaux sur ce dossier, un communiqué de presse a été diffusé dès le mercredi 16 août 2017. Des interventions radios et télévisions locales devraient suivre.

Ces deux associations bataillent depuis des années contre ce "fléau" que sont les nuisances sonores.
- 10 ans pour tenter de convaincre les élus que ce fléau porte atteinte à la santé humaine et à celle des écosystèmes en Nouvelle-Calédonie AUSSI.
- 5 ans à négocier à l'amiable avec les collectivités qui n'ont toujours pas produit une seule ligne de réglementation officielle contre les nuisances sonores malgré l’injonction du juge.
- 3 ans de procédures judiciaires pour lesquelles les collectivités responsables combattent maintenant les associations porteuses d'une revendication légitime au lieu de les accompagner dans leur rôle sociétal.

Le Réseau "Vivre la Ville!" soutient ces deux associations dans leur combat et peut reprendre les slogans figurant en conclusion de leur communiqué de presse:

Le bruit tue !
Mais silence sur le bruit !
A qui profite ce silence ?
Doit-on faire ENCORE du bruit contre ce silence ?

Publié dans Actualités | Marqué avec , , , | Un commentaire

Uritrottoirs de Nantes, un gadget qui fait flop

Article mis à jour le 10 août 2017
2016 : le projet d’une startup nantaise.
Dès 2016 Presse Océan se félicitait de l’invention de l’Uritrottoir (sic : avec majuscule !) par deux designers nantais, Victor Massip et Laurent Lebot, et annonçait avec un flair infaillible :« Ça sent le succès ! »
L’opération s’était accompagnée d’un battage médiatique promotionnel retentissant dans la presse locale et nationale : on allait voir ce que l’on allait voir….
« Le bac révolutionnaire pour mettre fin aux pipis dans la rue » titrait Femme actuelle. Continuer la lecture

Publié dans Actualités | Marqué avec | Un commentaire