3ème rapport annuel du médiateur de la ville d’Amsterdam

AMSTERDAM, nouveau rapport du médiateur publié le 13 Janvier 2019 : un appel à la décroissance comme solution à la marchandisation de la ville asservie à un tourisme de masse destructeur.

Depuis 2016, le médiateur de la Ville d’Amsterdam paye de sa personne en allant sur le terrain constater pendant la nuit l’état des rues d’Amsterdam. L’an dernier, M. Zuurmond était allé passer une semaine chez des habitants du centre-ville, dans l'un des trois quartiers festifs de la nuit amstellodamoise et en était revenu en faisant le constat que, "la nuit, le centre-ville d’Amsterdam est une jungle urbaine" et que "si Amsterdam était un parc d’attractions, on aurait été obligé de le fermer depuis un bon moment déjà !" comme le rapportait le site Het Parool le 3 mars 2018 dans un article intitulé : "Ombudsman: De binnenstad is 's nachts een jungle" ("la nuit le centre-ville est une jungle urbaine selon le médiateur").

L’information avait été publiée le 14 mars 2018 sur le site du Réseau "Vivre la Ville !" dans un article intitulé : "la nuit le centre-ville est une jungle urbaine selon le médiateur".

L’année précédente il avait déjà mené une expérience comparable et tiré la sonnette d’alarme en disant entre autres qu'il avait eu l’impression que "le stade olympique se déversait dans les rues du quartier". Le maire d'Amsterdam avait alors décidé de déployer 140 gardiens de la paix supplémentaires.

Cette année le médiateur est carrément allé vivre pendant trois mois dans le Quartier rouge et voici sa conclusion : malgré l’ajout de 140 gardiens de la paix supplémentaires depuis deux ans, Amsterdam est toujours une jungle urbaine. (publication dans le journal Het Parool du 14 janvier 2019 : Ombudsman: 'Stad is slachtoffer van economische overbegrazing')

Le respect de la loi n’est pas assuré car souvent les policiers n’osent pas intervenir à moins qu’ils n’en aient carrément pas envie. De toute façon, le nombre de policiers n’est pas suffisant. Les habitants et les touristes font tout ce qu’ils veulent, impunément. Les rues ressemblent une poubelle. Les conducteurs de taxis Uber ont des comportements dangereux. Certains ont même causé des accident mortels. Gagnant peu, travaillant trop longtemps à un rythme infernal, ils sont carrément en état de surmenage et deviennent dangereux pour le trafic routier.

La ville fait l’objet d’une véritable surexploitation économique. Le nombre d’hôtels continue de croître. Les vols arrivant à l’aéroport d’Amsterdam augmentent d’année en année, déversant sur la ville des flots de touristes alors que le nombre de ces vols devraient diminuer, affirme le médiateur. On prévoit l’arrivée de 30 millions de touristes en 2023/2024 !

Pour éviter cela il faut prendre des mesures sans tarder. Voici les suggestions faites par les différents partenaires associatifs et par le médiateur :

  • Il faut diminuer le nombre de vols (proposition du médiateur).
  • Il faut arrêter de construire de nouveaux hôtels (proposition d’Amsterdam in Progress).
  • Il faut mettre fin au marketing fait par la ville pour attirer les touristes (proposition de la fédération Wij Amsterdam) et publier une bulletin d’information pour les touristes en indiquant clairement la nouvelle donne : « La ville où tout était possible a changé : tout n’est plus possible à Amsterdam » et en détaillant les nouvelles mesures.
  • Les rideaux devront rester fermés au Quartier rouge (proposition de VVAB).
  • La vente de hachish doit être interdite aux touristes et uniquement permise aux habitants, lesquels devront présenter leur passeport pour en acheter car Amsterdam est devenue une narco-ville et les Pays-Bas un narco-état, ce qui entraîne du blanchiment d’argent sale et de la corruption. (proposition du collectif Voetboog en Handboogstraat).
  • Il faut interdire les Airbnb et permettre uniquement les Bed & Breakfast avec un habitant qui habite sur place et loue une chambre de son logement (propositions partagée par la majorité des associations). Il faut savoir qu’Airbnb occupe 20 000 maisons, Booking.com fait la même chose et le nombre d’appartements disponibles pour les habitants se réduit comme une peau de chagrin : les habitants doivent s’inscrire sur une liste d’attente et patienter pendant 10 ans pour espérer voir leur demande exaucée.
  • Il faut interdire le « pubcrawl », circuit de consommation d’alcool organisé d’un bar à l’autre avec un prix forfaitaire établi au départ qui donne droit à 3, 4, 5 ou 6 consommations au choix : bière ou alcool fort, avec une préférence pour le genièvre néerlandais qui titre 35 degrés d’alcool (proposition de partagée par la majorité des associations depuis des années).
  • Il faut interdire la consommation d’alcool dans la rue dans tout le centre ville. Cette interdiction n’est affichée actuellement que sur les ponts du Quartier rouge.

Enfin, le 14 février 2019, la fédération Wij Amsterdam a envoyé une lettre à l’Unesco lui demandant de venir au secours de la ville et de ses habitants vu la gravité de la situation actuelle.

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Publication du Guide des débits de boissons

Article publié sur le site de Marais-Louvre le 8 janvier 2019
Les ministères de l’intérieur, des solidarités et de la santé viennent de publier la mise à jour datée de novembre 2018 du « Guide des débits de boissons – Les principales dispositions de la législation et de la réglementation »

En introduction il est rappelé que l’alcool est responsable de 49 000 morts par an, de troubles à l’ordre public et de drames familiaux. Le guide souligne combien le dispositif législatif et réglementaire construit de façon « empirique » peut être difficile d’interprétation et qu’il convient de bien l’expliciter. Les rédacteurs insistent sur la nécessité d’une bonne application des textes pour plus d‘efficacité, en particulier en matière de santé publique.

Les 160 pages de ce document sont articulées autour de plusieurs thèmes, les règles applicables à l’ensemble des débits de boissons, aux débits à consommer sur place, les régimes spécifiques (manifestations, débits temporaires, ventes à emporter…), les zones de protection (écoles, casernes, édifices cultuels…). Sont ensuite analysés les pouvoirs de police et les dispositions pénales. Les annexes reprennent l’ensemble des textes existants.

Ce guide est un véritable document de référence qui permet de connaitre non seulement la législation stricto sensu mais aussi les spécificités et les dérogations possibles selon le type de vente d’alcool pratiqué. Les pouvoirs de police, des préfets sur ces questions sont détaillés. Une façon de mieux comprendre aussi comment se déroulent les procédures qu’elles soient administratives ou judiciaires.

De nombreux centres-villes sont confrontés aux questions d’abus d’alcool compte tenu du nombre élevé de lieux de fête et de débits de boissons ouverts une partie de la nuit. Il sera donc intéressant de pouvoir se référer à ce véritable dictionnaire qui ne couvre malheureusement qu’un volet des nuisances subies par les habitants émanant des excès des personnes alcoolisées.

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Une bonne année 2019

Les membres du Réseau Européen Vivre la Ville! vous présentent leurs voeux pour 2019.

Nos souhaits sont simples :
- pouvoir nous déplacer sans entraves sur les trottoirs;
- pouvoir dormir la nuit;
- trouver des élus et des responsables à l’écoute de nos difficultés;
- trouver tout le soutien que les citoyens sont en droit d’attendre de la Préfecture et de tous les agents chargés de faire respecter la réglementation;
- pouvoir dialoguer avec les professionnels respectueux de leur environnement et des riverains.

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Décret relatif aux sons amplifiés : requêtes en annulation rejetées par le Conseil d’État

Dans une lecture du 7 décembre 2018, le Conseil d’État a rejeté les deux requêtes en annulation présentées contre le décret n°2017-1244 du 7 août 2017 relatif à la prévention des risques liés aux bruits et aux sons amplifiés.

Ce décret signé par les ministères en charge de l’environnement, de la santé et de la culture, instaure de nouvelles exigences à vocation préventive aux lieux ouverts au public et diffusant des sons amplifiés (salles de concert, festivals de musique, discothèques, cinémas, etc.). Entre autres mesures, le décret introduit l’abaissement du niveau sonore maximal de 105 à 102 dB(A) sur 15 minutes et la création d’un seuil à 118 dB(C) sur 15 minutes pour limiter les sons basses fréquences, de plus en plus présents dans les musiques actuelles.

Suite à la publication du décret, la Chambre syndicale des lieux musicaux festifs et nocturnes (CSLMF) avait introduit un recours en annulation. Restant dans la droite ligne des conclusions du rapporteur public, le Conseil d’Etat a estimé que le décret attaqué ne portait pas une atteinte disproportionnée à la liberté du commerce et de l’industrie, ni à la liberté de création et au droit moral des auteurs sur leurs œuvres, compte tenu de l’objectif de santé publique poursuivi.

L’ensemble des parties prenantes reste attentif aux suites qui seront données à cette évolution réglementaire, notamment l’arrêté d’application du décret ainsi que les documents d’accompagnement (instruction, guide…). En effet la plupart des acteurs concernés estiment que l’application de ce décret pose des difficultés de mise en œuvre. C’est dans ce contexte que le Centre d’information sur le bruit (CidB) a organisé le 5 décembre 2018 un colloque national dont l’objectif était de rappeler les enjeux, expliquer ces évolutions réglementaires et débattre des difficultés liées à leur mise en œuvre. Ce colloque, qui s’est tenu à l’École des hautes études en santé publique (EHESP) de Rennes, a réuni plus de 270 participants et a permis de clarifier les points de vue des différents acteurs concernés, dans la perspective notamment des travaux restant à entreprendre pour préciser les modalités d’application du décret.

Le décret du 7 août 2017 a également des implications concernant le bruit au voisinage d'autres activités culturelles, sportives ou de loisirs – telles que la pratique des sports motorisés sur les circuits homologués –, qui est soumise, du fait de la modification de la rédaction de l'article R 1336-6 (anciennement R 1334-32) au respect de l'indicateur d'émergence de niveau sonore. La fédération française de motocyclisme avait elle aussi demandé au Conseil d’Etat d’annuler ce décret. Dans sa lecture du 7 décembre 2018, le Conseil d’Etat rejette cette requête et confirme que l’article L. 131-6 du code du sport définit les compétences des fédérations sportives pour édicter les règles techniques propres à chaque discipline (notamment, le bruit à la source des véhicules) et que les valeurs limites d’émergence du code de la santé publique sont à respecter « en toute hypothèse » (considérant n°9).

Conseil d’Etat – Lecture du vendredi 7 décembre 2018 – Arianeweb – Décision n°414899

Lire nos articles précédents :
- 102 dB ou la politique des tout petits pas
- Défense en faveur du décret relatif à la diffusion de sons à un niveau sonore élevé

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Le site du Réseau Européen Vivre la Ville a déménagé

Afin de garantir son indépendance et son autonomie le site du Réseau Européen Vivre la Ville a déménagé.
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